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Image de nadi borodina

Texte du lundi

Réponses

La situation était particulière. Babeth ne comprenait pas ce qui se passait.

D’où pouvait bien venir cette femme ?

La voyante ne la connaissait pas. Elle n’avait même pas vu de photo d’elle. Hormis Océane dont la réaction ne faisait aucun doute, rien ne prouvait l’identité de la visiteuse.

— Océane, peux-tu aller nous chercher des boissons dans la cuisine ?

L’adolescente hésita à quitter sa mère. Cependant, elle s’éloigna et laissa les deux adultes entre elles.

Babeth attendit quelques instants pour être certaine que la jeune fille n’entendrait pas.

— Comment êtes-vous arrivée jusqu’ici ? Ma propriété est difficile à trouver, même pour les gens du coin.

— Le lieutenant Degard m’a donné votre adresse. Il m’a fallu le temps d’arriver après le départ de l’Epsilon et ses hommes.

Quelque chose ne collait pas. L’intuition de la médium ne l’avait jamais trompée. Elle prit son téléphone et appela le policier.

— Hélène ? Impossible, répondit ce dernier. Je l’ai quittée il y a à peine un quart d’heure. Elle ne peut pas se trouver chez vous. Et comment aurait-elle eu votre adresse ? Je ne la lui ai pas donnée.

— Merci, inspecteur. Vous m’avez bien aidée.

Après avoir coupé la communication, Babeth leva les yeux vers la femme en face d’elle.

— La mère d’Océane est chez elle. Alors, qui êtes-vous ?

— Perspicace, à ce que je vois. Vous avez raison, je ne suis pas la mère de la gamine. Juste sa tante. Hélène est ma sœur jumelle.

Apparemment, la nouvelle venue attendait une réaction de son interlocutrice. En vain.

— Je suis un cas à part dans ma famille. Je n’ai pas de louve. Je suis le vilain petit canard, si je peux me permettre !

Elle rit doucement, fière de sa plaisanterie.

— Quand la louve de ma sœur a émergé, nos parents étaient tellement heureux ! Le seul point noir était cette enfant récalcitrante. Pas de louve. Insoumise. Cette abomination qui faisait honte à la famille ! OH ! Bien sûr ! Ils diront qu’ils ont tout essayé pour m’aider ! Il fallait afficher aux yeux du monde que nous étions une famille parfaite ! Mais dans l’intimité de la maison, j’ai bien reçu les réprimandes, les attaques. J’ai bien senti que je n’étais pas des leurs. J’étais un fardeau. Ils ne m’ont pas jetée à la porte. Néanmoins, ils m’ont fait comprendre que je devais partir. Alors, j’ai tout quitté.

La rancœur n’avait fait qu’augmenter au fil du temps. Une haine si forte qu’elle appelait à la vengeance.

— Un jour, j’ai pris ma décision. Je détruirai cette famille. Les uns après les autres. Je leur ferai payer tout ce que je n’ai pas eu. Et cela commence par Océane.

L’adolescente avait tout entendu depuis l’entrebâillement de la porte. Elle avait reposé délicatement les verres et était restée à l’écoute.

— Les autres enfants… reprit Babeth. Pourquoi les avoir tués ?

— Ils m’ont servi de test. Grâce à eux, j’ai pu vérifier ce qu’il fallait faire ou non. Sans votre intervention, Océane serait morte. Hélène serait effondrée. La première étape de mon plan serait achevée. Je ne m’attendais pas à ce qu’une voyante perturbe mes projets.

— La vengeance ne vous apportera rien.

— Rien ? Vous plaisantez ! Mes parents ont des biens et de l’argent à ne plus savoir qu’en faire. Voilà qui compensera le préjudice subit, non ? Un juste retour des choses.

Océane en avait assez entendu. Elle comprit la menace qui pointait et décida de se transformer. Sa louve la protégerait.

Combien de temps restait-il avant que l’Epsilon revienne ?

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